Des professeurs du lycée de Los Alamitos (Californie) lisent des tweets écrits à leur propos par des élèves
La masse d’informations pléthoriques disponible sur Internet, leur gratuité
majoritaire et la facilité d’y transgresser le droit d’auteur, font que les
jeunes générations [le terme
« enfants du numérique » (« digital natives ») est
utilisé pour les générations née après 1980] ont souvent du mal à concevoir que
l’on puisse s’informer, faire une recherche documentaire ailleurs que sur
Internet.
Or la plus grande partie de ces informations est produite et diffusée par
« n’importe qui » sans intermédiation de spécialistes. Par
conséquent, il revient à chacun d’adopter les bons réflexes, tant dans la
démarche de collecte que dans l’évaluation des informations fournies par ce
media.
Rechercher une information sur un moteur de recherche
Formuler une requête sur un moteur de
recherche comme Google est devenu un jeu d’enfant.
S’il est possible de formuler sa demande
d’information « en langage naturel », à savoir une phrase
interrogative du type « Qu'est-ce qu'une requête en langage naturel ? »,
dans un souci de rapidité, on la formule plutôt sous la forme d’une suite de
mots-clés séparés par un espace : « requête langage naturel »,
ce qui donnera la même liste de résultats.
Le moteur de recherche recherchera puis
affichera toutes les ressources classées par ordre de pertinence décroissant
comportant ces trois mots « requête », « langage »,
« naturel » dans le même ordre que celui de la requête, autrement dit
comportant le premier terme ET le second ET le troisième, dans l’ordre de la
requête.
Pour trouver une expression exacte, par
exemple pour savoir qui a dit, chanté, écrit, ou simplement avoir le texte dans
son intégralité ou le contexte de la phrase, il suffit de mettre cette
expression exacte entre guillemets : exemple la formule de Boileau
« ce qui se conçoit bien ».
Dans la mesure où ce type de requête est
souvent faite, Google pourra vous la proposer avant que vous ayez le temps de
fermer les guillemets
Lorsque la formulation de la requête aboutit à trop de « bruit documentaire », à savoir un trop grand nombre de résultats de faible qualité, il est nécessaire d’affiner les critères de recherche d'abord avec "outils de recherche" en filtrant par exemple les résultats sur les critères mise à jour de "moins d'un an" et uniquement "les pages en français".
Si nécessaire, on peut encore filtrer les résultats en cliquant sur recherche avancée (l’icône d’engrenage sur la droite de l’écran), puis en indiquant le ou les mots ne devant pas se trouver dans les résultats dans la rubrique "aucun des mots suivants". Par exemple ici "Oregon" : on veut les pages comportant Portland mais pas la ville se trouvant dans l'Oregon.
Parmi ces
critères de filtrage, certains sont des opérateurs booléens.
En algèbre de Boole, une branche des mathématiques, Et, ou,
sauf sont appelés opérateurs
booléens.
On utilise
systématiquement l’opérateur ET lorsqu’on formule une requête par mots-clés, en
effet, l’espace entre les mots sous-entend le premier mot ET le deuxième...
En recherche avancée,
il est sous-entendu dans la ligne « tous
les mots ».
SAUF (« aucun des mots suivants ») est très
pratique pour affiner une recherche.
OU (« l’un des mots suivants ») est
plutôt de nature à augmenter le « bruit » puisque A OU B dans une
requête est inclusif, il signifie que seront retenue comme résultats
satisfaisants les ressources comportant A ou B ou les deux (affichage en
premier dans les résultats). Cette option est à utiliser lorsque la requête
fournit trop peu de résultats.
En théorie des
ensembles, le A ET B correspond à l’intersection (qui comporte le mot A et le
mot B), le A OU B à l’union (comportant le mot A, le mot B, ou les deux), le A
SAUF B correspond à la soustraction (qui comporte le mot A sauf s’il a aussi le
mot B).
Enfin la disjonction
correspond à une situation où la ressource Internet doit avoir A ou B mais pas les
deux.
Barbara Kruger 2008 Belief + Doubt = Sanity (croyance + doute = santé mentale)
On peut d’un simple
clic trouver tout et n’importe quoi sur Internet ou dans sa boite mèl (voir les
canulars du chapitre 3), il est par conséquent essentiel d’évaluer la qualité
de l’information trouvée.
Par principe, toute
source Internet qui n’étaye pas ses affirmations par d’autres sources de
qualité et vérifiables (notamment par renvoi via un lien hypertexte vers les
sources), est suspecte et doit être rejetée. C’est d’ailleurs un des critères
d’acceptation d’un article par l’encyclopédie collaborative Wikipédia[1]
qu’elle appelle « la vérifiabilité des sources ».
Sur les sujets
polémiques, Wikipédia requiert un deuxième critère d’admission d’un
article : la neutralité du point de vue, autrement dit, l’auteur doit exposer les points de vue
antagonistes et non un seul, ce qui est un parti pris d’opinion.
Comment reconnaître une fausse information sur Internet ? Quels sont les premiers réflexes à adopter ?
Comment reconnaître une fausse information sur Internet ? Quels sont les premiers réflexes à adopter ?
Plusieurs éléments concrets et « tout bêtes » sont à vérifier. L'article est-il signé ? Les informations sont-elles datées ? Créditées ? Les sources sont-elles précises ? Les preuves que l'on peut nous montrer dans une vidéo par exemple, a-t-on le temps de les lire ? Qui gère le site qui diffuse cette information ? Il est par exemple facile de savoir à qui l'on a affaire sur un site, en regardant simplement l'onglet « qui sommes-nous ? » ou les mentions légales. Pour avoir une publication ou un site de publication en France, il faut un numéro officiel, une domiciliation en France, des mentions légales, etc. Ainsi, lorsqu'il ne figure pas sur le site des mentions légales et que l'onglet « qui sommes-nous ? » est soit inexistant, soit relatif à la volonté de « faire éclater la vérité par un groupe de citoyens éclairés », on doit se méfier.
Lorsqu'on est face à une photo, il faut faire une recherche de photo en inversé par exemple, dans Google Images : on entre le fichier de la photo et on remonte jusqu'à celui qui l'a posté. Ensuite, on remonte jusqu'à la source, le profil de la source, etc.
Source : Thomas Huchon dans le Point du 5/2/2018
Bien entendu, la
confiance ou défiance a priori qu’il convient d’avoir dans les différentes
sources d’information dépendent aussi du type d’informations recherchées, de
leur domaine (administratif, juridique, scientifique....)
Confiance a
priori dans les informations publiées par :
|
PRUDENCE voire
Défiance dans les informations
publiées par :
|
Les administrations
publiques (sauf dans des pays non démocratiques où l’information est
contrôlée)
|
Des inconnus ou des
auteurs non identifiables n’étayant pas les informations fournies par des
liens vers des sources vérifiables et de qualité, ne respectant pas le
principe de neutralité du point de vue (c’est souvent le cas des informations
qui circulent via les réseaux sociaux, par messagerie électronique ou sur des forums de discussion)
|
Les universités, les
centres de recherche indépendants (lieux de savoirs)
|
Les sites personnels
(dont les blogs), les informations circulant sur les réseaux
sociaux (Facebook, Twitter....), sauf si l’auteur est
reconnu de confiance car ayant autorité dans la matière et s’il cite (fait
des liens vers) d’autres sources fiables et vérifiables
|
Les médias de
confiance en particulier de presse (sauf dans pays non démocratiques)
|
Les entreprises car
il s’agit le plus souvent de communication – propagande – et non d’information
objective (pas de neutralité du point de vue)
|
L’encyclopédie
collaborative Wikipédia parce que
son contenu est rédigé par une multiplicité d’auteurs à l’identité et à la
compétence inconnues et que les articles peuvent être modifiés en permanence.
Pour autant certains domaines de connaissances sont plus sûrs que d’autres,
par exemple, les articles sur l’informatique sont de l’avis d’informaticiens
très fiables.
|
France 2 - Complément d'enquête - "Fake news", rumeurs et média -avril 1917
Internet permet non
seulement de trouver de l’information mais aussi d’être tenu au courant sur une
sélection de sujets, autrement dit de faire de la veille informationnelle,
grâce à trois outils : les lettres d’information, les alertes mèl et les
fils d’actualité.
Une lettre d’information (en anglais newsletter) est un document d'information envoyé de manière périodique par courrier électronique à une liste de diffusion regroupant l'ensemble des personnes qui y sont inscrites[2].
De même on peut demander sur Google des alertes par courriel sur un sujet donné. Le moteur de recherche envoie alors un courriel chaque fois qu’une nouvelle ressource sur ce sujet a été indexée.
Cet outil sera
particulièrement pertinent pour le suivi de son e-réputation, à savoir
de pouvoir être alerté chaque fois qu’un contenu nous concernant est indexé par
le moteur de recherche, sans avoir à se googler systématiquement.
Les sites d’offres
immobilières par exemple offrent un service identique pour un type de bien
recherché, à louer ou à acheter.
S’abonner à un fil d’actualité (ou flux/fil RSS en anglais Real Simple Syndication) est un autre moyen de se tenir facilement informé des nouveautés sur des sites ou blogs dans les domaines qui nous intéressent.
Au lieu d’afficher l’url du site conduisant à sa page d’accueil, un fil d’actualité affichera la dernière mise à jour du ou des titres de la page d’accueil du site, sous la forme de liens hypertextes (Firefox parle de marque-pages dynamique).
Pour que cela soit
possible, le site concerné doit avoir dans sa page d’accueil l’icône orange
ci-dessous :
Vous
pourrez lire ce fil d’actualité :
-
dans votre navigateur (menu marque-pages, ou signets ou favoris suivant les navigateurs),
-
dans votre logiciel de messagerie (par exemple Thunderbird, voir ci-après))
-
dans un compte créé sur un agrégateur en ligne tel que MyYahoo ou Netvibes, lequel permet d’avoir les fils d’actualités de tous les sites/blogs que vous suivez (vous ne lisez que ceux dont le contenu a changé depuis votre dernière consultation sans avoir à les consulter tous un par un),
-
ou encore sur votre blog ou sur le « mur » du réseau social sur lequel vous avez créé un compte.
La
manière de le rendre actif dépend du lieu choisi pour l’affichage.
Si vous utilisez la
fonction « enregistrer sous », vous allez enregistrer :
- un fichier html
- un dossier comportant tous les autres fichiers de la page, notamment les photos.
Quand vous voudrez
relire cette page, il vous faudra ouvrir le fichier html (double clic), lequel
appellera pour être lu votre navigateur par défaut.
Par conséquent, il
peut être préférable d’enregistrer la page au format pdf incluant texte et
images. Pour cela, faites une
« impression » virtuelle au format pdf (fichier-imprimer- nom
de l’imprimante : pdfcreator ou dopdf)
Si cette option n’est pas disponible, téléchargez pdfcreator ou dopdf[3].
Si vous êtes équipés d’une version égale ou postérieure à Office 2007,
vous pouvez aussi l’enregistrer au format .xps
Signalons l’existence
de logiciels « aspirateur de sites web » qui télécharge toutes les données contenues par un site
Web pour les sauvegarder sur un support de mémoire local tel que son disque dur,
ce qui permet de consulter les pages correspondantes sans être connecté à
Internet.
De nombreux sites et
plateformes de blogs détectent et interdisent l’aspiration de
sites. En dehors du fait que les aspirateurs de sites peuvent consommer
abusivement les ressources du serveur web et faussent les statistiques de
visite, ces logiciels peuvent contribuer à violer les droits d'auteurs et les
droits liés à la propriété intellectuelle[4].
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